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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

soupçons que vous vous permettez de me faire paraître. Est-ce la première fois qu’ont lieu ces légères marques d’hommage ou d’amitié ? et ne puis-je, sans vous déplaire, accueillir votre frère comme il le mérite si bien ? — Vous êtes la maîtresse de vos volontés, on n’a que le droit de se plaindre de vos rigueurs quand on les éprouve, et trop longtemps je me suis tu pour n’avoir pas laissé à un autre la facilité de me prévenir dans votre ame. — Vous vous plaignez à tort de ne pas avoir part à mon affection ; jugez-moi plus favorablement, je vous prie ; les compagnons de mon enfance me sont également chers, et je me croirais coupable si je n’avais pas pour eux une pareille amitié. — Marcilie, je vous en conjure, ne feignez pas de prendre ainsi le change ; ce n’est point, votre amitié que je réclame, j’ai besoin d’un sentiment plus entier, plus désirable ; que mon frère,