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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

Dans ce moment il vit, à quelque distance de lui, une jeune personne vêtue de blanc, belle, mais pâle ; une couronne de roses blanches entourait son front virginal et couvrait ses cheveux noirs : elle vint à lui, marchant légèrement, et lui demanda quel chemin il fallait suivre pour arriver au village voisin.

Grimani, surpris d’une beauté aussi extraordinaire, et de la rencontre plus singulière encore, hésita sur ce qu’il avait à répondre ; incertain qu’il était si ses yeux voyaient une apparition, ou bien si c’était une fille de la campagne qui s’offrait à lui : elle renouvela sa question, et lui demanda d’où elle venait.

« D’ici près, » répondit-elle.

« Et vous ne craignez point, la nuit, les voleurs ou les esprits ?

— Je ne redoute, » dit-elle, « que la sé-