Page:Lampryllos - La Mystification fatale, 1883.djvu/114

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inoculé dans l’église de Rome ne pouvait y couver longtemps sans produire ses effets.

Une trentaine d’années s’est-elle à peine écoulée depuis la défection de Benoît VIII, que la Mystification fatale reprend son cours pernicieux avec plus d’intensité. Léon IX, dans l’excommunication qu’il lança contre Michel Cérulaire patriarche de Constantinople, renverse toutes ses données historiques, et au lieu d’accusé devient accusateur. Entre autre reproches qu’il y fait, il taxe les Grecs d’avoir mutilé le symbole de la foi, en retranchant le Filioque qui s’y trouvait originairement. Cette excommunication fut placée par les légats du Pape, sur le maître-autel de Sainte-Sophie, au moment où le clergé allait commencer la célébration de la messe. Si l’on osait formuler un mensonge si colossal à Constantinople même, qu’on s’imagine de quels flots de mensonges on devait inonder l’Occident, et même l’Orient, après la conquête des croisés.

Cultivant le même mensonge que Léon IX, et comptant sur l’ignorance des Arméniens, rentrés de gré ou de force dans le giron du papisme pendant les croisades, Benoît XII leur écrit : « quoiqu’il n’ait pas été expressément défini, dans le concile de Chalcédoine, que le Saint-Esprit procède du Fils comme du Père, cela a été pourtant défini dans les conciles d’Éphèse et de Constantinople. Le concile de Chalcédoine en approuvant tout ce qui avait été défini par les conciles antérieurs a donc