Page:Lampryllos - La Mystification fatale, 1883.djvu/174

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

être[1]. La seconde preuve, c’est que le manuscrit conserve dans la bibliothèque du saint Synode, à Moscou, et que l’on rapporte au onzième siècle, présente, pour le passage cité de saint Basile, parfaitement la même leçon[2]. La dernière preuve, c’est que Nicétas, métropolitain de Salonique, qui, sur la fin du douzième siècle, s’attacha à réfuter l’écrit de Hugon Héthériane contre les Grecs, cite, dans toute son intégrité, ce passage de saint Basile, bien que lui-même il ne fut point orthodoxe sur la procession du Saint-Esprit[3], et qu’Héthériane eût cité le même passage en langue latine et déjà falsifié[4].

Avant d’en finir avec ce passage, je dois rapporter ici une considération bien significative qui coupe court à toute hésitation. Mais pour qu’on saisisse plus facilement, traduisons en français le passage en question. Saint Basile répondant aux Ariens, qui regardaient le Saint-Esprit comme une créature directe du Fils, leur

  1. Voici les termes mêmes : « Eaque (les paroles contestées) hodie etiam in editis et in septem MSS. desunt… Consentit cum libro Latinorum (concernant la particule ισως) unus tantum regius ; consentiunt vero cum libro Graecorum tum editi, tum reliqui sex MSS., in quibus omnibus haec vox ισως invenitur. »
  2. Suivant le catalogue de Mattey, sous le n. XXIII.
  3. L’un et l’autre de ces points est attesté par Nil Cavasilla. (Vid. Allatii de Nilis : Περι του αγιου Πνευματος λογος Λατινων ; et conf. Fabriccii Biblioth. Graec. ; ed. vet. ad calcem, t. V, p. 65.)
  4. Voir là-dessus le témoignage de Bessarion de Nicée, apud Allatium, De Consens. Eccles. Orient. et Occident., p. 654, et l’ouvrage même d’Hétériane in Max. Biblioth. Patrum. t. XXII.