Page:Lanarès - De la gestation chez la vache.djvu/12

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l’avortement. Ainsi, d’Arboval, dans son Dictionnaire de Médecine et de Chirurgie, dit à ce sujet : « Beaucoup de femelles ne s’y prêtent pas, et celles qui sont bien portantes s’y refusent toujours. Il ne peut donc être toléré que dans un cas maladif, qui indique un grand intérêt à s’assurer si la gestation est réelle ou non. » Il est évident que cet auteur a beaucoup exagéré les dangers de l’exploration rectale, car d’après les expériences de M. Boiteux, insérées dans le Journal Vétérinaire de Lyon, numéro de février 1858, cette manœuvre a été employée sur plus de cinquante juments, sans qu’il en soit résulté d’inconvénients graves. Si cette pratique a pu être mise à exécution pour les juments, à plus forte raison pourra-t-elle être employée sur les vaches, vu le caractère plus docile et la moindre irritabilité de ces dernières.

Quoique l’exploration rectale ne soit pas aussi dangereuse que le pensait d’Arboval, il ne faut pas croire qu’on ne doive prendre certaines précautions, lorsque ce moyen est le seul dont on puisse disposer pour reconnaître si une vache est pleine ou non.

Ce procédé étant réclamé, voici la manière de l’employer. La vache étant debout, les membres postérieurs entravés ou non, suivant qu’elle se livre plus ou moins à ces manipulations, l’explorateur introduit la main, préalablement enduite d’un corps gras, dans le rectum qu’il vide complètement des matières fécales qu’il pourrait contenir, afin d’apporter un diagnostic plus sûr.

La main, une fois introduite dans le rectum, on la pousse aussi loin que possible, en la dirigeant tantôt à droite, tantôt à gauche, afin de s’assurer si la matrice, qui se trouve placée immédiatement au-dessous, renferme le fœtus. Dans le cas de l’affirmative, l’explorateur sent une masse volumi-