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Quand les petits furent devenus forts et purent voler, le vieillard les relâcha et s’empara de leurs parents qu’il enferma dans la cage. Mais il ne vit jamais les petits apporter de la nourriture à leurs parents ou même les visiter.

Les trois mois de délai expirés, les enfants du vieillard vinrent lui demander sa réponse. Il leur raconta ce qu’avaient fait les oiseaux et leur dit : « Vous voulez que je vous partage mes biens, je n’ai aucun désir de les conserver, mais j’ai peur que par la suite vous ne puissiez pas nourrir vos parents. » Les enfants jurèrent qu’ils les nourriraient jusqu’à la fin et insistèrent tant que le vieillard céda à leurs prières et les mit en possession de tous ses biens. Ils les dissipèrent et leurs parents furent plongés dans la misère. Il est dit : Pour nourrir leurs enfants, l’amour des parents est vaste comme la mer ; pour nourrir leurs parents, l’amour des enfants ne dure pas un jour.[1]

 
Cha me nuôi con lai lang biên hô,
Con nuôi cha mo không toi môt ngày.



  1. Voici une variante de ces vers

     
    Me nuôi con bien hu lai lang
    Con nuôi me kè thang ke ngày.

    La mère qui nourrit ses enfants est pareille à l’immense mer.
    Mais les enfants qui nourrissent leur mère comptent les jours et les mois.