Page:Lange - Histoire du matérialisme, Pommerol, 1877, tome 1.djvu/166

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plus grande que la première. Toutefois Ptolémée ne donne cette contrée qu’hypothétiquement. Mais quelle clarté déjà dans les parties de la mappemonde qui représentent l’Europe et les régions de l’Asie et de l’Afrique les plus rapprochées de l’Europe ! Depuis longtemps, on s’accordait à donner à la terre une forme sphérique. La détermination méthodique des lieux à l’aide des degrés de longitude et de latitude devint un cadre précieux dans lequel trouvèrent place les faits acquis et toutes les nouvelles découvertes. La circonférence de la terre fut même calculée d’après une ingénieuse observation des astres. Il y eut sans doute une erreur dans ce calcul, mais cette erreur contribua à faire découvrir l’Amérique, car c’est en s’appuyant sur Ptolémée, et dans l’espoir de parvenir aux Indes orientales, que Christophe Colomb se dirigea vers l’ouest.

Longtemps avant Ptolémée, les recherches d’Aristote et de ses devanciers avaient fourni quantité de renseignements sur la zoologie et la botanique des contrées éloignées ou rapprochées de la Grèce. Des descriptions exactes, l’étude anatomique de l’intérieur des corps organisés préparèrent les considérations générales sur les formes qui, depuis la plus humble jusqu’à la plus élevée, furent regardées comme une suite de preuves de l’existence de forces créatrices, dont le chef-d’œuvre était l’homme. Bien que l’erreur se mêlât souvent à la vérité, on n’en avait pas moins conquis une base très-précieuse pour la période de temps que devait durer la passion des recherches scientifiques. Les conquêtes d’Alexandre dans l’Orient, en enrichissant les sciences et en suscitant la comparaison, ouvriront de nouveaux horizons intellectuels. L’école d’Alexandrie augmenta le nombre et fit le triage de ces matériaux. Aussi, lorsque Pline l’Ancien s’efforça de décrire la nature et la civilisation dans son ouvrage encyclopédique, on possédait déjà une connaissance plus approfondie qu’auparavant des rapports de l’homme avec l’univers. Chez ce savant infatigable, qui termine son