Page:Lange - Histoire du matérialisme, Pommerol, 1877, tome 1.djvu/575

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date de la publication de L’Homme-machine. Quérard[1], (qui donne la liste la plus détaillée et la plus exacte, mais pas encore complète, des œuvres de de la Mettrie), indique l’année 1748. Au reste, d’après l’Éloge du Grand Frédéric, de la Mettrie vint à Berlin en février 1748.

61 [page 343]. Dans les œuvres philosophiques de de la Mettrie, sous le titre modifié de Traité de l’âme. Cet ouvrage est le même que l’Hist. nat. de l’âme, comme nous l’apprend une remarque de l’auteur, ch. XV, hist. VI du Traité : « On parlait beaucoup à Paris, quand j’y publiai la première édition de cet ouvrage, d’une fille sauvage », etc. Observons à ce propos que, pour la désignation des chapitres ainsi que pour toute l’ordonnance de l’ouvrage, il règne un grand désordre dans les éditions. Des quatre éditions que j’ai devant moi, la plus ancienne, celle d’Amsterdam, 1752, indique cette section comme « hist. VI », ce qui est probablement exact. Le chapitre XV est suivi d’un supplément de sept paragraphes, dont les six premiers sont désignés comme histoire l, II, etc., le § 7, contenant la belle conjecture d’Arnobe, comme § 7. Il en est de même dans l’édition d’Amsterdam,1764, in-12. Quant aux éditions de Berlin, 1774, in-8o, et d’Amsterdam, 1774, elles placent ici le chapitre VI, tandis que l’ordre numérique exigerait XVI.

62 [page 346]. À la fin du 7e chapitre se trouve un passage qui annonce très-clairement le point de vue de L’Homme-machine, à moins que ce passage ne provienne du remaniement postérieur de l’Histoire naturelle et n’ait été inséré qu’après la rédaction de L’Homme-machine. De la Mettrie dit en effet, qu’avant de parler de l’âme végétative, il doit répondre à une objection. On lui demandait comment il pouvait trouver absurde l’assertion de Descartes d’après laquelle les animaux sont des machines, alors que lui-même n’admettait pas chez les animaux de principe différent de la matière. De la Mettrie répondit laconiquement : Parce que Descartes refuse à ses machines la sensibilité. L’application à l’homme est palpable. De la Mettrie ne rejette pas l’idée du mécanisme dans la machine, mais seulement celle de l’insensibilité. — Ici encore du reste on voit clairement combien Descartes se rapproche du matérialisme !

63 [page 346]. Qu’on remarque la circonspection et la perspicacité avec lesquelles procède ici l’« ignorant et superficiel » de la Mettrie. Il n’aurait certainement pas commis la faute de Moleschott, dont il est question, p. 440 de la 1re édition, en jugeant le cas de Jobert de Lamballe. Quand la tête et la moelle épinière sont séparées, c’est à la moelle épinière et non à la tête qu’il faut demander si elle éprouve de la sensation. — Faisons aussi remarquer que de la Mettrie prévoit

  1. France littéraire.