Page:Lange - Histoire du matérialisme, Pommerol, 1879, tome 2.djvu/269

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nous verrons que, dans certains cas, même après un long espace de temps, un liquide fermé reste sans trace aucune dévie.

La recherche inductive n’est donc ici nullement désarmée, tant qu’elle vise encore différents résultats a l’aide de procédés différents et qu’elle peut comparer ces résultats. De plus, le principe, posé par Zœllner, d’après lequel l’axiome de la compréhensibilité de l’univers tranquilliserait les esprits n’est nullement a l’abri de sérieuses objections. Si Zœllner procède plus logiquement que Hæckel, en tenant pour indigne d’être mentionnée l’hypothèse d’une naissance incompréhensible, par contre Hæckel a raison d’essayer, même à t’aide d’une hypothèse risquée, de se former une représentation lumineuse de la manière dont la chose pourrait s’être réalisée. Hehnhoitz fait observer très-judicieusement que Zœllner se trouve ici sur le sentier de la métaphysique si dangereux pour le naturaliste, et il montre qu’il faut poser en ces termes la véritable alternative « Ou bien la vie organique a commencés une époque quelconque, ou bien elle existe de toute éternité, »

Si on laisse, ici, de côté tes réserves critiques contre l’idée d’une éternité absolue, la question est nettement posée ; mais ce sera toujours une maxime recommandable de la méthode scientifique de ne pas renoncer à faire tous ses efforts pour démontrer la naissance des organismes sur notre terre, afin qu’en transformant, ainsi qu’il est plus commode de le faire, cette question spéciale en un problème cosmique, on n’aihe pas entraver les progrès de la connaissance empirique, comme le ferait une construction métaphysique.

Pour finir, citons ici encore l’opinion de Fechner qui, dans un opuscule riche en pensées, mais non moins riche en hypothèses, cherche à prouver que les molécules organiques sont antérieures aux inorganiques, et que, d’après le « principe de la stabilité progressive », ces dernières peu-