Page:Lange - Histoire du matérialisme, Pommerol, 1879, tome 2.djvu/334

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pu, oui ou non, exercer une si profonde influence sur les conditions climatériques de la terre. Si le résultat était négatif, il ne resterait comme explication que les changements terrestres de l’élévation des continents et des mers, des courants marins chauds ou froids, etc. ; alors l’espoir d’obtenir une chronologie exacte de ces changements deviendrait bien faible. Disons au reste que les deux causes astronomiques d’une période glaciaire pourraient exister l’une à côté de l’autre, et qu’en outre toutes deux pourraient avoir contribué à produire des changements à la surface de la terre. Supposons, par exemple, que l’hémisphère boréal se trouvât, il y a 11 000 ans, au maximum de froid, il se peut que, dans la transition de cet état à notre état actuel, notamment dans la période, calculée en rétrogradant, de 8 000 à 4 000 ans, sous l’influence de causes terrestres, l’époque glaciaire ait disparu et reparu plusieurs fois, jusqu’au moment où les progrès de la chaleur eurent tracé aux glaciers des limites plus fixes.

D’après cela, même les traces de l’existence de l’homme remontant jusqu’à l’époque tertiaire ne prouveraient pas que la durée de l’existence du genre humain doive se compter par des centaines de milliers d’années.

Mais, vue à la lumière de la science, que signifie « l’antiquité du genre humain » ? L’homme dérivant, aussi bien que tous les autres organismes, son origine physique de la naissance primordiale de la vie organique sur la terre, il ne peut être question que du problème suivant à quelle époque se rencontrent, pour la première fois, des êtres dont l’organisation est semblable à la nôtre au point que, depuis ce temps-là, il ne s’est plus manifesté de développement essentiel de la forme extérieure et des aptitudes ? À ce problème se rattachent immédiatement, d’un côté la question des formes de transition et des premiers degrés de l’être humain, de l’autre la question des commencements de la culture humaine.