Page:Lange - Histoire du matérialisme, Pommerol, 1879, tome 2.djvu/378

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causes du mouvement. C’est une voie pour l’avenir ; car des hommes tels que Scheitlin, Brehm et autres amis du monde animal peuvent déjà à peine, malgré tout leur mérite, être regardés comme ayant ouvert la voie aux études qu’il faudrait avoir achevées pour marcher d’un pas quelque peu sûr au milieu de semblables comparaisons.

Que répondre à ceux qui prétendent que chez les oiseaux et les mammifères, si le cervelet est plus grand, c’est que le caractère moteur prédomine chez eux par opposition à l’essence plus réceptive de l’homme ? Il est clair qu’en général, dans cette voie, on ne peut rien savoir. — Un anatomiste remarquera que, chez la brebis, la paire antérieure des tubercules quadrijumeaux est grande ; la paire postérieure, petite que c’est l’inverse chez le chien. Celale portera à croire que la paire antérieure est sensible et la paire postérieure propre au mouvement. Une pareille idée peut-elle aboutir à autre chose qu’à diriger tout au plus les recherches ultérieures ? Mais ces recherches ne devront pas consister dans l’entassement d’observations semblables interprétées d’une façon aussi capricieuse ; elles devront être transportées sur un domaine limité, qu’il faudra exploiter au moyen de l’expérimentation. Avant toutes choses, il faut éliminer les idées générales de la psychologie des universités. Si quelqu’un me prouve qu’une légère blessure à une partie quelconque du cerveau fait oublier à un chat, d’ailleurs bien portant, la chasse aux souris, je croirai que l’on est entré dans la véritable voie des découvertes psychiques. Mais alors même je n’admettrai pas que cette blessure ait atteint le point où les représentations de chasse aux souris ont leur siège exclusif. Quand une pendule sonne mal les heures, parce qu’un de ses rouages est détérioré, il ne s’ensuit pas encore que ce rouage sonnât les heures.

Avant toutes choses, nous devons nous convaincre que, dans tous les paragraphes de l’ancienne psychologie des universités, il n’est jamais question de choses que nous puis-