Page:Lange - Histoire du matérialisme, Pommerol, 1879, tome 2.djvu/507

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revenu du sol. On admit que les propriétaires fonciers retirent des forces inépuisables du sol, outre l’intérêt de leur capital et la rétribution de leur travail, encore un profit particulier, résultant du monopole de l’utilisation de ces forces de la nature. On prouva plus tard que cela n’est juste qu’au tant que la quantité de terrain est limitée ou par suite de certaines circonstances (répugnance pour l’émigration, manque de capitaux nécessaires pour défricher des basfonds fertiles, manque de liberté, etc.), doit être considérée comme limitée. Alors se manifeste avec une valeur relative l’état de choses qui devrait prévaloir absolument, une fois que tout le sol cultivable de la terre serait devenu possession privée. Bien que, d’après cela, la théorie de la rente foncière n’ait qu’une application relative, cependant pour chaque contrée se manifeste un état de choses dans lequel elle devient applicable jusqu’à un certain degré.

On a fini par trouver que le taux du salaire payé par un entrepreneur muni de capitaux, à ceux qui, sans posséder d’immeubles ou d’autres ressources, sont forcés de vivre de leur seul travail, doit être déterminé par l’offre et la demande, comme le prix de toute autre marchandise. Lorsque donc l’offre l’emporte sur la demande, il s’ensuit que le prix du travail baisse. Il est très-naturel que précisément en ce point la théorie de l’égoïsme se rapproche, à un haut degré, de la réalité, attendu qu’il ne s’agit successivement que de petites sommes, et que le patron, qui voit ses intérêts sur le terrain du droit existant, n’a d’abord lui-même qu’une idée vague des conséquences de cette corrélation. En temps de grande barbarie, la population est sans cesse décimée soit parl’Insalubrité du climat et le manque de provisions, soit par les dissensions et les guerres, pendant lesquelles les vaincus sont cruellement traités ; l’accumulation des capitaux présente beaucoup de difficultés ; la surabondance de travailleurs est suivie de pénurie, le manque de terres à acheter est suivi de la possibilité d’acquérir des terrains