Page:Lange - Histoire du matérialisme, Pommerol, 1879, tome 2.djvu/684

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d’Eimer et de Schœbl[1] sur les organes du tact dans le museau de la taupe et dans l’intérieur de l’oreille des souris, où se rencontre une si grande abondance d’appareils du tact que nous sommes forcés de nous figurer la sensibilité et le fonctionnement de ces organes tout différents sous le rapport spécifique de ce que nous appelons sensation du toucher. Des expériences exactes sur ce fonctionnement font défaut jusqu’ici, il est vrai, de même qu’à l’inverse, l’on attend encore l’explication physiologique et anatomique du fonctionnement ; connu depuis longtemps, du « sens de la chauve-souris » (d’après les expériences de Spallanzani). Les petits cils aussi, agités par les ondulations sonores sur la surface libre du corps des écrevisses[2] ainsi que les cils nerveux (Nervenhaare) sur le dos des jeunes poissons et d’amphibies nus[3] pourraient bien transmettre des sensations d’une qualité toute différente de celle de nos sensations. — Wundt[4] dit : « Il faut d’ailleurs admettre qu’il peut y avoir des organismes dans lesquels la disposition, existant seulement comme aptitude chez l’homme, à une continuité des sensations de l’odorat et du goût, est parvenue à un réel développement, de même que, par contre, il existe très-vraisemblablement des organismes chez lesquels manque la continuité, que possède l’homme, des sensations de l’ouïe et de la vue, de sorte qu’au lieu de cela on ne trouve que des variétés de sensations discrètes. »

47 [page 413]. Voir Kussmaul, Untersuchungen über das Seelenleben des neugeborenen Menschen, Leipzig und Heidelberg, 1859.

48 [page 415]. Bastian, Der Mensch in der Geschichte, Leipzig, 1860, 3 volumes ; Beiträge zur vergleichenden Psychologie, Ethnologische Forschungen, 1871. — C’est surtout dans l’écrit : Das Beständige in den Menschenrassen, Berlin, 1868, que Bastian s’est laissé entraîner à une opposition rude et excessive contre le darwinisme, ce qui ne diminue pas toutefois la valeur de son idée fondamentale n’expliquer les analogies dans l’état intellectuel des peuples et notamment dans leurs traditions mythologiques que par la similitude de leurs facultés psychologiques, qui devait nécessairement aboutir à ces fictions analogues et homogènes de la superstition et de la tradition légendaire.

49 [page 417]. Domrich, Die psychischen Zustände ; ihre orga-

  1. Archiv für microskopische Anatomie, VII, Heft 3 ; cité dans Naturforscher, IV, n° 26.
  2. Hensen, Studien über das Gehörorgan der Decapoden, Leipzig, 1863, citirt bei Helmholtz, Lehre von den Tonenempfindungen, p. 234 et suiv.
  3. D’après F. H. Schultze, in Müller’s Archiv : 1861, p. 759.
  4. Physiologische Psychologie, p. 342, note 1.