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SOUVENIRS POLITIQUES

de ralliement dans ce district ; c’est là que l’on se réunissait, c’est là que se faisait l’organisation. L’arrivée de M. Mercier à Montréal donna aux libéraux de cette région un nouvel entrain, une plus grande activité. Ils reconnurent de suite dans cet homme les qualités qui font les grands chefs politiques. La carrière si brillante qu’il a fournie dans la suite, a bien justifié leurs prévisions.

Dans cette même année les libéraux organisèrent un grand banquet en l’honneur de l’hon. M. Blake : il eut lieu le 19 avril. M. Mercier fut l’âme dirigeante de cette démonstration. Dès ce temps-là on le désignait comme le futur chef du parti à Québec, comme le successeur de M. Joly qui voulait se retirer. Il s’imaginait, avec la délicatesse dont il a toujours fait preuve dans toutes ses actions, que le fait qu’il était protestant nuisait à l’avancement du parti libéral dans une province où les catholiques étaient en grande majorité. C’était une erreur, car les Canadiens-Français reposaient en lui la plus grande confiance à cause de sa libéralité et de son absence complète de préjugés.

M. Mercier fut l’un des orateurs au banquet Blake. Il en profita pour faire des déclarations bien propres à rassurer le clergé sur les tendances du parti libéral.

« C’est, dit-il, l’occasion de faire d’une