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SOUVENIRS POLITIQUES

bèrent un peu à plat dans le public qui commençait à sentir que nous avions à la tête des affaires à Québec un gouvernement de progrès.

M. Mercier répondit aux attaques de ses adversaires par un coup de maître. Pour satisfaire aux exigences de sa large politique, il lui fallait de l’argent : or, ses prédécesseurs ne lui avaient laissé que des dettes ; il décida de contracter un emprunt. Il s’adressa, au mois de janvier, à une puissante maison de banque de Paris, le Crédit Lyonnais, où il contracta un emprunt de $3,500,000. Ce fut un énorme succès financier. Il plaça les bons de la province à 4 p. c. et à 99 cents dans la piastre. En déduisant les frais d’émission, de change, de banque et de timbres, le produit réalisé était d’environ $96.50 par $100.00. Cette opération financière faisait le plus grand honneur au trésorier, l’hon. M. Shehyn qui l’avait conduite à bonne fin. Le meilleur résultat obtenu auparavant par M. Chapleau et M. Würtele avait été un emprunt de $4,275,883, à 4½ p. c. qui n’avait rapporté que $3,772,717, entraînant une perte nette en capital de $503,136, ce qui représente seulement $88.23 par cent piastres.

La merveilleuse campagne électorale que M. Mercier avait faite en 1886, le travail énorme qu’il avait accompli depuis, avaient beaucoup ébranlé sa santé ; on craignait même