Page:Langevin - La Pensée et l'action, 1950.djvu/303

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Pour clairement comprendre l'état actuel du monde, pour confirmer et rendre efficace notre ardente volonté de justice et de paix, il est tout d'abord nécessaire que nous ayons tous pleine-ment conscience de l'immense espoir que permettent nos possibilités d'action dans la paix. Beaucoup d'entre nous se sont employés à développer cette conscience, à inspirer le courage nécessaire pour regarder la situation en face et pour construire le monde nouveau exigé par la puissance nouvelle dont nous disposons. Ni l'horreur, ni la crainte ne suffisent pour déterminer l'action efficace : il y faut la confiance et la foi dans la possibilité d'un avenir meilleur; c'est là que se nourrit l'héroïque et constant sacrifice de nos frères espagnols. L'action contre la guerre, la recherche de ses causes et la dénonciation de ses horreurs passées ou possibles, ont pu nous paraître suffisantes aussi longtemps que nous avons pu espérer convaincre tous les peuples et les amener à l'union nécessaire. De là le mouvement d'Amsterdam dont la naissance en 1932 a été presque immédiatement suivie par l'éclatante confirmation du danger fasciste qu'a représentée le succès de l'hitlérisme en Allemagne. Ce danger fasciste s'est montré, par ses origines et par ses effets, si étroitement lié à celui de la guerre, qu'une même lutte a dû être engagée à la fois contre eux deux. Amsterdam se conjuguant avec Pleyel, comme la défense de la paix se conjugue nécessairement avec celle de la justice et de la liberté.