Page:Langevin - La Pensée et l'action, 1950.djvu/64

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et si loin devant soi. L'importance relative des diverses portions de ce domaine immense et à peine exploré, apparaît différente aujourd'hui de ce qu'elle était au siècle précédent; du point de vue nouveau, les divers plans s'agencent dans un ordre nouveau. Les notions électriques, aperçues les dernières, paraissent aujourd'hui dominer tout l'ensemble, comme la place de choix où l'explorateur sent qu'il doit fonder la ville pour s'avancer ensuite vers des pays nouveaux.

Les phénomènes mécaniques, les plus évidents de tous ceux dont la matière est le siège, ont tout d'abord sollicité l'attention de nos ancêtres et les ont amenés à concevoir les notions de masse et de force, qui ont paru longtemps les plus fondamentales, celles à quoi toutes les autres devaient se ramener. A mesure qu'augmentaient les moyens d'investigation, que des faits plus cachés se laissaient découvrir, on a cru longtemps pouvoir les réduire aux anciens, pouvoir trouver partout une explication d'origine mécanique.

La tendance actuelle de faire occuper la place prépondérante aux notions électromagnétiques se justifie, ainsi que j'ai cherché à le montrer, par la solidité de la double base sur laquelle repose la notion d'électron : d'une part, la connaissance précise de l'éther électromagnétique, que nous devons à Michael Faraday, à James Clerk Maxwell et à Heinrich Hertz, et, d'autre part, l'évidence expérimentale apportée par les travaux récents sur la structure granulaire de l'électricité.

De plus, cette confiance que nous éprouvons en