Page:Langevin - La physique depuis vingt ans, 1923.djvu/459

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

suffit de lire les pièces du procès que les énergétistes font à l’idée atomistique pour s’assurer que, sciemment ou non, ils l’accusent d’insuccès et de prétentions dont la mécanique est la seule coupable. parce qu’on a voulu la faire intervenir prématurément dans un domaine qui n’était pas le sien. L’idée atomistique peut rester légitime et féconde si les moyens employés pour en suivre les conséquences lointaines ne le sont pas entièrement. Dans ce sens nous ne dépendons plus entièrement de l’ancienne mécanique, et la liaison que l’on découvre aujourd’hui entre les centres électrisés dont les atomes sont constitués et l’éther électromagnétique qui détermine les lois de leurs mouvements nous ouvre une voie bien autrement féconde. L’incapacité de la physique moléculaire, où les grains dont la matière est constituée sont supposés agir en fonction de leurs distances, a été considérée comme décisive contre l’hypothèse atomistique, bien qu’elle résulte unique-ment d’une conception trop particulière et d’une extension illégitime de la mécanique newtonienne. Il ne faut pas oublier que c’est là un argument essentiel, une des causes du discrédit qui remonte au milieu du siècle dernier et qu’a rendu plus profond, en détournant l’attention. des idées atomistiques, le merveilleux succès de la thermodynamique et des théories électromagnétiques. Mais pour aller plus loin aujourd’hui le retour aux atomes apparaît nécessaire. On a reproché aussi à la théorie cinétique l’extrême complexité des calculs auxquels elle conduit quand on veut pousser à des conséquences plus