Page:Langevin - La physique depuis vingt ans, 1923.djvu/465

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d’un principe dans un cas extérieur aux expériences qui ont servi de base à l’induction du principe. La théorie de Lorentz conduit en effet à conclure qu’un corps rayonnant de manière dissymétrique, et éloigné de toute autre matière, ne satisfait pas à la loi du mouve-ment du centre de gravité : cette loi ne fut jamais établie pour des cas de ce genre, et se trouve d’ailleurs ici en contradiction avec l’expérience elle-même. J’ai entendu à ce sujet, lors d’un Congrès récent, un vénérable savant dire avec une conviction touchante qu’il espérait ne pas avoir avant sa mort le chagrin de voir disparaître ce beau principe du mouvement du centre de gravité. Comme le dit M. Mach, il serait préférable de corriger ce qu’ont d’incomplet les œuvres de nos prédécesseurs, qu’ils soient de petites ou de grandes personnalités, que d’en faire des problèmes métaphysiques. J’en ai dit assez sur ces idées nouvelles pour montrer quel puissant argument elles donnent en faveur de l’introduction dans l’enseignement secondaire de la synthèse atomistique aujourd’hui triomphante après avoir été si décriée. Les services qu’elle peut immédiatement rendre lui seraient d’ail-leurs des titres suffisants. J’ai voulu montrer aussi en lui opposant la synthèse mécanique combien il était nécessaire de dégager nettement le caractère de celle-ci, de limiter le domaine où elle est toute-puissante, et d’éviter d’en faire le centre de l’enseignement, la base de toute explication scientifique.