Page:Langevin - La physique depuis vingt ans, 1923.djvu/54

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et produisant une variation de vitesse qui, mesurée, donnerait la masse longitudinale.

6. Matière et électrons. — Mais, si la précision des expériences ne paraît pas suffisante pour déterminer complètement la loi, la concordance est assez bonne avec des formules établies toutes en supposant que la masse est tout entière électromagnétique, pour qu’il soit raisonnable d’admettre qu’au moins les corpuscules cathodiques ne possèdent pas d’autre inertie que celle provenant de leur charge électrique, du sillage qu’ils entraînent pendant leur mouvement à travers l’éther. Il est bien séduisant d’admettre le même résultat pour la matière tout entière en la concevant comme constituée par une agglomération d’électrons des deux signes ; il répugne, en effet, de faire intervenir pour deux phénomènes aussi identiques que l’inertie de la matière et celle des corpuscules cathodiques deux explications complètement distinctes, dont l’une, l’explication électromagnétique, est précise et confirmée par l’expérience, tandis que l’autre resterait inconnue. L’inertie d’une semblable agglomération d’électrons serait la somme des inerties partielles, cause de l’énorme distance des centres électrisés par rapport à leur rayon, que l’on peut calculer en supposant toute l’inertie électromagnétique. Dans ces conditions, les sillages des divers électrons n’interfèrent pas de manière appréciable et l’on retrouve ainsi la loi de conservation de l’inertie, conséquence de la conservation des électrons dans les modifications