Page:Langlois - Harivansa ou histoire de la famille de Hari, tome 1.djvu/157

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tant vers la première source, quelques détails préliminaires sur ma propre généalogie.

Vêsampâyana reprit :

Ô grand roi, écoute en détail l’histoire de la race de Poûrou, si féconde en héros, et de laquelle tu es sorti. Je te parlerai d’abord de la noble famille de Poûrou, et ensuite de celles de Drouhya, d’Anou, d’Yadou et de Tourvasou.

Le fils de Poûrou fut le généreux Djanamédjaya : il donna le jour à Pratchinwân, qui soumit l’orient ; Pratchinwân, à Pravîra ; Pravîra, à Manasyou ; Manasyou, au roi Abhayada ; Abhayada, à Soudhanwan ; Soudhanwan, à Vahougava ; Vahougava, à Samyâti ; Samyâti, à Ahamyâti ; et Ahamyâti, à Rôdrâswa[1].

Rôdrâswa eut de TApsarâ Ghritâkchî dix fils, savoir : Ritchéyou, Cricanéyou, Cakchéyou, Sthandiléyou, Sannatéyou, Dasàrnéyou, Djaléyou, le gorieux Sthaléyou, Dhanéyou, et Vanéyou. Il eut aussi dix filles, Bhadrâ, Soûdrâ, Madrà, Sâladâ, Mâladâ, Khalâ, Tchalâ, Baladâ, Sourasâ, et Gotchapalâ, qui fut la perle des femmes.

Un Richi de la race d’Atri, nommé Prabhâcara, épousa ces princesses. Il eut de Bhadrâ un fils célèbre qui s’appela Soma[2]. C’est lui qui, dans un

  1. Cette partie est, sur les manuscrits dévanâgaris, incomplète : plusieurs princes y sont omis. J'ai suivi le manuscrit bengali, qui donne plus de détails.
  2. Ce nom est celui de la lune : mais le personnage dont il s'agit dans cet endroit, n'est pas le dieu Soma, fils d’Atri, puisqu’on y dit qu’il n’en est que le descendant. On prétend que des yeux d’Atri sortit un rayon, suivant d’autres une humeur blanche, qui fut recueillie par la mer, et qui donna naissance à la lune, appelée Soma. Mais la légende rapportée ici, quoique un peu obscure, ne me parait pas devoir s’appliquer au dieu, régent de la lune. Il me semble plutôt qu’il s'agit d’un astronome qui expliqua les éclipses du soleil. Au reste, le texte est assez peu clair pour qu’il me soit permis de douter si le fait dont on parle doit être attribué à Soma ou à son père Prabhâcara. Par les dix princesses qu’on donne pour épouses à celui-ci, il semble qu’on désigne les disas ou points cardinaux, qu’on a en effet représentés ailleurs comme dix déesses. Je trouve dans le dictionnaire de M. Wilson, que Bhadrâ est le nom de l’une de ces périodes astronomiques, nommées Câranâs. Il serait possible que ce conte allégorique indiquât l’invention d’un système céleste sur lequel le poëte ne donne ici aucun détail. Cependant, d’un autre côté, il est question de ces Câranâs, tom. ix, pag. 366 des Recherches asiatiques. On en compte onze, dont sept variables et quatre invariables. Mais leurs noms ne répondent pas à ceux des dix filles de Rôdrâswa. C’est encore là un de ces