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par Satyavrata et, à cause de la corde qui l’avait lié, nommé Gâlava, devint dans la suite un Maharchi célèbre par sa piété.


TREIZIÈME LECTURE.

SUITE DE L’HISTOIRE DE TRISANCOU.

Vêsampâyana dit :

Satyavrata ne se contenta pas d’élever le fils de Viswâmitra : par attachement pour celui-ci autant que par humanité, il nourrit aussi sa femme, et sut toujours conserver avec elle les lois de la décence. Il allait dans la forêt tuer des cerfs, des sangliers et des buffles, et venait en suspendre la chair à un arbre dans le voisinage de l’ermitage de Viswâmitra. D’après la sentence de son père, il était depuis onze ans dans cet état de retraite et de pénitence[1] Le roi, comme nous l’avons dit, s’était retiré dans une forêt, et pendant ce temps, ce fut le Mouni Vasichtha qui gouverna la ville d’Ayodhyâ’, le royaume et même l’intérieur du palais[2], joignant ces fonctions à celles de prêtre et de précepteur spirituel. Satyavrata, dans son ressentiment irréfléchi, nourrissait toujours contre Vasichtha une colère extrême, et reprochait au Mouni de n’avoir rien fait pour empêcher un père d’exiler son fils. Le mariage, dit la loi, n’est accompli qu’au septième pas que font les époux ; et, lors de l’attentat de Satyavrata, ce septième pas n’avait pas encore été fait[3]. Ainsi, prétendant que Vasichtha, qui connaissait les lois, ne voulait point le protéger, il

  1. Le texte porte ici deux mots dont le sens n’est pas suffisamment indiqué dans le dictionnaire de M. Wilson : ce sont उपांश्रु (oupânsrou) et दीक्षा (dîkchâ). Oupânsrou me semble signifier une pénitence imposée dans la vue d’éclairer l’esprit d’une personne des rayons de la science ; dîkchâ est l’expiation d’une faute, qui doit initier le pénitent à une vie nouvelle.
  2. C’est la traduction du mot अन्तः पुर (antah poura), qui veut dire la ville intérieure ou le harem du prince.
  3. Voyez les Lois de Manou, lect. viii, sl. 227. Tel est le sens que M. Loiseleur-Deslongchamps, habile traducteur des lois de Manou et disciple distingué de M. de Chézy, a conservé dans sa version française, sur la foi de Jones et de M. Colebrooke. Cependant il pense, et c’est aussi l’idée que j’avais eue, qu’il se pourrait que सप्तमे पदे signifiât aussi bien le septième ver-