Page:Langlois - Harivansa ou histoire de la famille de Hari, tome 1.djvu/84

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le sacrifice royal du Râdjasoûya, et eut le titre de monarque universel (Samrâdj). Son fils fut le vaillant Rohita, qui fonda Rohitapoura[1] : songeant à protéger ses sujets et à fortifier son royaume, ce saint roi entoura cette ville de murs et de défenses, et la confia aux Kchatriyas[2]. Rohita eut pour fils Harita ; Harita donna le jour à Tchantchou[3], qui eut deux fils, Vidjaya et Soudéva. Vidjaya est fameux pour avoir été le vainqueur de tous les Kchatriyas. Son fils fut Rourouca, prince habile dans la science du devoir. À Rourouca succéda Vrica son fils, qui laissa le trône à son fils Bâhou. Ce roi, dans un siècle où le devoir était respecté, donna l’exemple d’y manquer : il vit ses lois méprisées par les Sacas, les Yavanas[4], les Câmbhodjas[5], les Paradas[6], les Pahlavas[7], les Héhayas[8] et les Tâladjanghas[9]. Le fils de Bàhou fut Sagara, qui naquit empoisonné[10] : recueilli dans l’ermitage d’Ôrva, il eut pour protecteur ce fils de Bhrigou, qui lui donna une arme de feu, avec laquelle il vainquit la terre et frappa les Tâladjanghas et les Héhayas. Rigoureux observateur des lois, il priva de leur caste les Kchatriyas Sacas, Pahlavas et Paradas.

    tchandra descendait d’un étage ; mais il s’aperçut à temps de sa faute ; il rendit hommage aux dieux, et il obtint de rester avec sa capitale au milieu de l’air, où on le voit encore de temps en temps.

  1. Rohita est aussi appelé Rohitâswa. Fr. Hamilton croit que Rohitapoura est aujourd’hui Rotas, sur le Sona.
  2. Le mot est द्विज dwidja, c’est-à-dire, régénéré. Il s’applique aux trois premières castes : j’ai pensé qu’il s’agissait ici de la seconde.
  3. Fr. Hamilton le confond avec Tchampa, fondateur de Tchampapourî. Il exprime, au reste, son indécision sur la descendance des différents princes dont les noms vont suivre.
  4. Ce nom est donné par les Indiens à des nations venues de l’Occident, comme il l’a été, dans les temps modernes, aux Mahométans et ensuite aux Européens. Quelques auteurs ont cru que ce mot désignait les Grecs, à cause du rapport qui existe entre Yavana et Ionien. Mais les temps dont il est ici question sont trop anciens pour que ce mot puisse être appliqué à des nations d’origine grecque : il désigne plutôt un peuple placé sur les frontières occidentales ou septentrionales de l’Inde.
  5. Ces peuples habitaient l’Arachosie, ou une province au nord de la Perse. Le Târâ-tantra désigne les Câmbhodjas comme bons cavaliers.
  6. Les Paradas étaient les habitants de la Paropamise.
  7. Les Pahlavas, dont le nom s’est conservé dans le mot Pehlevi, étaient les anciens Perses.
  8. Les Héhayas demeuraient peut-être dans le Caboul.
  9. Les Tâladjanghas ne devaient pas être éloignés des Héhayas, car il y avait entre les princes de ces deux peuples alliance de parenté.
  10. Le mot गर gara signifie poison. Sagara veut dire simul-veneratus. Dans la lecture suivante on expliquera cette histoire.