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COUVENT ARMÉNIEN

munauté et se mettait en mesure de poursuivre le but moral, religieux et politique, qu’il se proposait d’atteindre. Ce but, c’était la régénération du peuple arménien ! Pour y parvenir, l’association a compris, qu’il fallait obéir patiemment au temps, et que la précipitation ne produisait, que désordre et ruine. Aussi les prêtres arméniens ont-ils profité de ces précieux enseignements, que donne l’expérience et l’adversité, et peu après on a vu leur Communauté grandir et prospérer pour devenir en moins d’un siècle le foyer intellectuel de la nation, le flambeau régénérateur, qui doit éclairer la vieille Arménie et la pousser dans la voie sainte du progrès et de la civilisation.

Les soins donnés à l’érection des édifices divers, dont se compose le monastère, n’empêchèrent pas Mékhitar d’apporter un zèle, qui ne se ralentit pas un seul moment durant sa noble existence, à l’instruction des jeunes profès, qui venaient chaque année grossir le nombre de ses compagnons. Il donnait l’exemple du travail en consacrant ses loisirs à l’étude. Des traductions d’ouvrages de piété, de théologie, de sciences littéraires s’accomplissaient sous son habile direction et l’imprimerie, qu’il fonda dans le monastère même produisit bien-