Page:Langlois - Notice sur le couvent arménien de l'île de Saint Lazare de Venise, 1863.djvu/30

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
32
COUVENT ARMÉNIEN

de fête, on fait flotter la bannière ottomane, présent du sultan Abdul-Medjid. Le jardin est bien entretenu et partout où l’on tourne les regards, on découvre un panorama splendide : au loin, les Alpes Juliennes couvertes de neige ; plus près Venise la rouge, avec ses campaniles, ses dômes d’argent, ses palais de marbre, ses colonnes symboliques, enfin la mer d’azur sillonnée par des gondoles noires glissant sur les eaux. À droite, le Lido, qui réfléchit sa verdure sur le miroir de l’Adriatique et les petites îles baignant leurs pieds dans la lagune et se développant au loin sur une grande étendue.

À l’une des extrémités de l’île S.t Lazare, on a construit de belles étables, où de grasses génisses broutent l’herbe du Lido, qu’une barque va chercher chaque matin. Derrière l’abside de l’église, on voit quelques cyprès et de modestes sépultures ; ce sont les tombes de pauvres pèlerins d’Orient, qui ont demandé à reposer à l’ombre de la vigne de l’Ararat, qui leur rappelait la patrie absente.

Avant de sortir du couvent, on visite la librairie, placée dans une pièce située en face de l’imprimerie. Là se trouve le dépôt de toutes les productions littéraires du couvent. On y montre d’ordinaire aux visiteurs, un petit volu-