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[Lect. I.]
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RIG-VÉDA. — SECTION CINQUIÈME.

(dieux) anciens et puissants, nobles et secourables, comblant de vos dons variés et brillants le chantre qui célèbre vos louanges.

6. C’est vous qui, par les voies radieuses de l’air, avez transporté Bhoudjyou[1], fils de Tougra, en le plaçant sur votre char traîné par des coursiers ailés, après l’avoir relevé du milieu des flots de la mer.

7. Accourez sur votre char triomphant (au bruit) de nos mortiers. (Dieux) bienfaisants, écoutez l’invocation de Badhrimatî[2]. Dans votre générosité vous avez engraissé la vache de Sayou[3] en venant à sa prière, vous qui parcourez le monde.

8. Quand le ciel et la terre apparaissent, et que, parmi les Dévas comme parmi les mortels, s’élève une grande agitation, alors, ô Adityas, ô Vasous, ô fils de Roudra, formez une chaleur qui dévore l’allié des Rakchasas.

9. Que Mitra et Varouna du haut des airs protégent celui qui, dans le moment convenable, honore ces deux royales (divinités). Qu’en faveur de ce (mortel, ils percent de) leur trait le pesant Rakchasa, et même l’enfant d’Anou[4] doué de la parole.

10. Rapprochez de nous votre char brillant et attelé de vigoureux coursiers, et venez dans notre maison (protéger) notre enfant. Dans votre colère secrète, abattez les têtes des ennemis du mortel (qui vous est dévoué).

11. Venez avec vos attelages, supérieur, intermédiaire, inférieur[5]. Ô (Dieux) riches en présents variés, ouvrez à votre chantre les portes d’un pâturage couvert de vaches, et abondant en richesses solides.


HYMNE II.
Aux Aswins, par Bharadwâja.
(Mètres : Trichtoubh et Écapada.)

1. Où sont ces nobles (déités) qu’appellent toutes nos invocations ? Notre hymne, accompagné de l’offrande, se présente aujourd’hui devant vous, (dieux) Véridiques, tel qu’un courrier (diligent). Dans la prière de notre (poëte) vous êtes un objet de prédilection.

2. Venez orner nos invocations. Avec nos louanges vous recevez nos libations. Vous visitez notre demeure, et vous la défendez contre l’attaque de tout ennemi, soit extérieur, soit intérieur.

3. Les mets de l’offrande ont été présentés en votre honneur. Le gazon le plus doux a été étendu. Votre serviteur, élevant ses mains, vous a adorés. Les mortiers, pour vous plaire, ont donné leur jus onctueux.

4. Pour vous Agni se dresse au milieu du sacrifice. L’Offrande s’approche avec empressement, humide du beurre (sacré). Le prêtre, élevant sa voix suppliante, accomplit les rites (divins), et unit dans un même culte les (dieux) Véridiques.

5. Ô (Dieux) riches de tant de biens, la fille du Soleil[6] se place avec toutes ses splendeurs sur votre char bienfaisant. Puissants et merveilleux acteurs[7], vous présidez par votre magie à la naissance des dieux.

6. Vous-mêmes, par vos admirables trésors, vous ajoutez à la beauté, à la parure de la fille du Soleil. Ainsi, vos coursiers s’avancent pour tout embellir, ô (Dieux) adorables et dignes de louanges, et la voix (de la Prière) court au-devant de vous.

7. Que vos coursiers ailés et vigoureux, ô (dieux) Véridiques, vous amènent à nos offrandes. Que votre char, aussi rapide que la pensée, nous apporte une abondance toujours opulente, toujours conforme à nos désirs.

8. Ô (Dieux), dont les mains sont pleines de richesses et de présents innombrables, engraissez pour nous une vache d’une fécondité intarissable. Ô (Dieux) non moins doux que le miel, voici les poëtes qui vous célèbrent ; voici des libations, tribut de reconnaissance qui suit vos bienfaits.

9. Ainsi, j’ai reçu de Pouraya[8] deux cavales légères, de Soumîlha cent (vaches), de Pérouca des vivres préparés. Sânda m’a donné dix serviteurs couverts d’or, beaux, robustes et fidèles.

10. Ô (dieux) Véridiques, Pouroupanthâs a fait présent de cent, de mille chevaux à votre chantre. Oui, vaillants héros, ce prince a gratifié votre

  1. Voy. page 109, col. 2 ; page 110, col. 2, et alibi.
  2. C’est, dit-on, le nom d’une princesse privée de son enfant. Je croirais assez que c’est plutôt un nom de l’Aurore appelant le Soleil.
  3. Voy. page 115, col. 1, et alibi.
  4. Anou est un des ancêtres du genre humain.
  5. Ces attelages correspondent aux trois divisions de l’air.
  6. C’est-à-dire, l’Aurore.
  7. Je traduis ainsi l’épithète nritou, danseur, que nous avons vue ailleurs attribuée à Indra. Ces dieux au milieu des airs ressemblent à un danseur sur un théâtre.
  8. C’est un nom de prince, ainsi que les autres qui vont suivre.