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[Lect. VII.]
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RIG-VÉDA — SECTION CINQUIÈME.

10. Ô Indra, ces liqueurs piquantes et limpides versées par nous te présentent leur doux mélange.

11. Reçois, ô Indra, ce soma, ces offrandes, ce sacrifice. (Montre que) tu es opulent, ainsi qu’on le dit.

12. Toutes ces Libations se disputent ton cœur, comme des gens ivres (s’arrachent) un vase de boisson. (Tes chantres) nus et dépouillés te célèbrent comme une mamelle (féconde).

13. Ô (Dieu) traîné par des chevaux azurés, qu’il soit riche le chantre d’un maître tel que toi, qui es riche, opulent, renommé !

14. Viens au bruit de notre hymne. (Indra), quand il est notre ennemi, n’entend pas le bruit de l’hymne.

15. Ô Indra, ne nous livre pas au méchant ni au superbe. (Dieu) puissant, rends-nous forts de ta puissance.

16. Ô Indra, les Canwas sont tes amis. Attentifs à l’œuvre sainte, pleins du désir de te posséder, nous chantons tes louanges.

17. (Dieu) tonnant, je n’ai loué que toi dans la fête donnée par ton sacrificateur. Je n’ai pensé qu’à te célébrer.

18. Les dieux accourent avec empressement vers (l’homme) qui donne les libations, ils ne connaissent plus le sommeil. Ils sont infatigables pour trouver cette ivresse.

19. Viens avec l’abondance. Ne sois pas en colère contre nous. (Dieu) grand, (sois prompt) comme le mari d’une jeune épouse.

20. Ne sois pas assez méchant pour t’éloigner de nous ce soir, tel qu’un mauvais époux.

21. Nous connaissons la pensée généreuse et les exploits de ce héros qui naît pour les trois mondes.

22. Répands tes bienfaits sur les Canwas. Il n’est, à notre connaissance, rien de plus glorieux que ce (dieu) fort et magnifiquement secourable.

23. Ô toi qui verses la libation, apporte à l’héroïque Indra, au bienfaisant Sacra, le meilleur des somas.

24. Il aime à entendre la voix de nos chantres pieux, de nos saints poëtes, et il leur (accorde) l’abondance en vivres, en chevaux, en vaches.

25. Ô vous qui versez la libation, enivrez ce vaillant héros d’un soma irréprochable.

26. Qu’il vienne se désaltérer, celui qui est notre protecteur, et le vainqueur de Vritra. Il a mille secours à nous donner ; il ne peut pas rester éloigné de nous.

27. Que deux puissants chevaux, attelés par le Sacrifice, amènent ici cet ami que célèbrent nos chants.

28. Notre soma est savoureux ; viens. Notre soma présente d’heureux mélanges ; viens, ô (Dieu) superbe, qu’accompagnent les Richis et Satchî, et honore notre assemblée de ta présence.

29. Ô Indra, que nos louanges, qui augmentent ta grandeur, augmentent la fortune et le bonheur de ton serviteur.

30. Ô toi que la louange exalte, que nos chants, que nos hymnes te donnent de la force.

31. Ainsi, que ce (dieu) incomparable, antique, invincible, qui tient la foudre dans sa main et accomplit tant de hauts faits, (que ce dieu) nous accorde l’abondance.

32. Indra frappe Vritra de sa main droite ; il est partout invoqué, et se distingue par sa haute puissance.

33. En lui sont tous les êtres, et la force, et la fortune. Il fait le bonheur de ses riches (serviteurs).

34. Indra est l’auteur de ce monde. On le célèbre comme le bienfaiteur des hommes puissants (qui l’invoquent).

35. Que ce maître (divin) nous apporte la richesse (sur) ce char avide de nos offrandes, et que le sacrificateur a soin de ne pas laisser dégarni.

36. Ce héros juste et sage, ce bienfaiteur qui sauve (l’homme) pieux, vient avec les vaillants (Marouts) pour tuer Vritra.

37. Ô Priyamédhas[1] sacrifiez avec dévotion à Indra, qui aime et récompense vos libations.

38. Ô Canwas, chantez (le dieu) fort qui est glorieux de vos hymnes et avide de vos offrandes, ce maître de la piété, qui est l’âme du monde.

39. Les Dévas, qui ont mis en lui leur espoir, obtiennent, sans se fatiguer dans leurs recherches, les vaches (célestes) que leur donne cet ami puissant.

40. (Ô Dieu) tonnant, tu es venu, sous la forme d’un bélier[2] visiter le Canwa Médhyâtithi, qui avait pour toi un trésor de prières.

  1. Ce sont les enfants d’Angiras, ou c’est une épithète, qui signifie amis des sacrifices.
  2. Je m’explique ce conte en me rappelant que dans la section I, lecture iv, il y a deux hymnes, v et vi, où Indra est qualifié du nom de bélier.