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[Lect. I.]
INDE. — POÉSIE LYRIQUE.

4. Tel que le coursier qui vient s’atteler au joug, Indou accourt au vase (du sacrifice) ; il apparaît au milieu des Dévas.

5. Les (prêtres), amis d’Indou, ont fait entendre le son de la louange ; (le dieu) coule sur le filtre, et se joue dans (nos coupes) de bois.

6. Viens, ô Indou, avec ta (douce) rosée, et donne au sage qui te loue une forte famille.


HYMNE III.
À Soma, par Angirasa.
(Mètre : Gâyatrî.)

1. En l’honneur des dieux coulent nos Libations, pareilles à des coursiers bien dressés, et elles s’élancent du mortier.

2. Telles qu’une femme de bonne maison, les Libations sont ornées par nous ; nous les versons en l’honneur de Vâyou.

3. Ces Libations, mêlées aux mets (sacrés), sont répandues dans les vases (de l’offrande), et par leurs œuvres augmentent la grandeur d’Indra.

4. Ô (prêtres) dont la main est sainte, venez ; prenez ces liqueurs enivrantes dans la cuiller du sacrifice, et qu’elles soient mêlées (au lait) de la vache.

5. Coule donc pour nous, ô Soma, ô toi qui donnes la richesse, toi qui accrois l’opulence, et qui connais la (bonne) voie.

6. Destiné à inspirer l’ivresse d’Indra, dix ministres[1] donnent à ce (dieu) toute la pureté dont il est susceptible.


HYMNE IV.
À Soma, par Cavi, fils de Bhrighou.
(Mètre : Gâyatrî.)

1. Soma a grandi par l’effet de l’œuvre pieuse ; il se livre à la joie, et, tel que le taureau, il s’agite avec bruit.

2. Ce qu’il a fait, ce qu’il fera contre le Dasyou, est connu. Par la victoire il acquitte la dette de sa reconnaissance.

3. Que Soma, destiné à désaltérer Indra, soit fort comme le tonnerre, et nous donne des biens innombrables, aussitôt que commence l’hymne de la louange.

4. Le sage (Soma reçu dans le vase) qui le contient, et purifié par l’œuvre (sainte), veut le bien du sacrificateur.

5. Tel que ces coursiers qui dans la bataille disputent la victoire, tel tu triomphes pour nous donner la richesse.


HYMNE V.
À Soma, par Cavi.
(Mètre : Gâyatrî.)

1. Nous t’honorons par des œuvres pieuses, (Dieu) charmant, qui apportes tes biens dans le séjour du grand auteur de la lumière[2].

2. Ton ivresse, digne de nos éloges, opère de grandes choses, extermine l’ennemi, et brise ses cent villes.

3. Ô roi riche et puissant, que l’innocent oiseau (de la Gâyatrî)[3] t’apporte du haut du ciel !

4. Que cet oiseau t’apporte, toi qui es le désiré de tous les êtres fortunés[4], qui précipites la poussière (humide du nuage), qui gardes le sacrifice.

5. Ainsi le (dieu) sage et puissant développe sa force royale, et prend une grandeur merveilleuse.


HYMNE VI.
À Soma, par Cavi.
(Mètre : Gâyatrî.)

1. Répands dans le ciel ta pluie (féconde), le flot de ta rosée, ta large et salutaire abondance.

2. Viens avec ce torrent (puissant) qui amène dans notre maison les biens (de l’ennemi), comme des vaches (rentrent dans leur étable).

3. Dévoué au service des dieux, coule dans les sacrifices ainsi qu’un ghrita (limpide). Purifie pour nous ta (douce) pluie.

4. Pour former nos offrandes, répands ton flot dans le vase (sacré). Que les dieux entendent (ta voix).

5. Que le (dieu) pur coule, et donne la mort aux Rakchasas. Comme autrefois, qu’il éclaire (le monde).

  1. Ce sont les dix doigts qui purifient la plante du soma.
  2. Je suppose qu’il est question d’Agni, présent au sacrifice.
  3. Le mètre poétique est personnifié sous la forme d’un épervier (syéna).
  4. Swardris, que le commentaire entend des dieux.