Page:Langlois - Rig Véda.djvu/512

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
504
[Lect. V.]
INDE. — POÉSIE LYRIQUE.

est destiné à Indra, que les Vaches de la louange, comme les maîtres du sacrifice, ont de tout temps préparé avec soin.

4. Célébrez par d’antiques chants ce (dieu) pur, que vous présentent les Œuvres (saintes), chargées d’honorer les dieux.

5. Il coule sur le filtre de laine, où il est purifié. Soutien (du monde), les sages le louent comme le messager de la prière du matin.

6. Soma, source de pureté et de bonheur, siége dans les vases (du sacrifice). Le taureau répand sa fécondité dans le troupeau ; et lui, il semble semer la prière.

7. Descendu du ciel pour les dieux, il est versé par les (prêtres) pieux. Quand il se montre au sein des grandes Eaux, c’est pour répandre avec elles ses bienfaits.

8. Ô Indou, lancé par les prêtres, tu entres dans le vase des purifications. Pour le plaisir d’Indra, tu siéges dans nos coupes.


HYMNE X.
À Soma, par Rébha et Sounou.
(Mètre : Anouchtoubh.)

1. Les (Ondes) innocentes accourent vers le désiré d’Indra. Ce sont des mères qui le traitent comme leur fils, de même que les vaches lèchent leur tendre nourrisson.

2. Ô pur Indou, ô Soma, apporte-nous tes richesses, qui appartiennent à deux mondes. Tu fais fleurir tous les biens qui ornent la maison de ton serviteur.

3. Lance ton flot aussi rapide que la pensée, comme la nue (lance) la pluie. Ô Soma, tu fais fleurir les biens du ciel et de la terre.

4. Ton onde s’avance de même que (le char) d’un triomphateur. Avec la rapidité du coursier, tu précipites sur le filtre de laine la (rosée) bienfaisante.

5. Ô sage Soma, viens avec ton onde pour nous donner la force et la puissance. Tu es la boisson d’Indra, de Mitra et de Varouna.

6. Ô Soma, qui apportes l’abondance, répands toi avec ton onde dans le vase des purifications. Coule avec douceur pour Indra, Soma, Vichnou et les dieux.

7. Ô (Dieu) pur et brillant, tes mères innocentes te caressent dans le vase des lustrations, comme les vaches (lèchent) leur veau (étendu) sur l’herbe.

8. Ô (Dieu) pur, tes beaux rayons se répandent glorieusement. Tu t’empresses de repousser les ténèbres loin de la maison de ton serviteur.

9. Ô (Dieu) pur et puissant, tu soutiens le ciel et la terre. C’est comme une (vaste) cuirasse que tu t’es attachée.





LECTURE CINQUIÈME.
HYMNE I.
À Soma, par Andhigou, fils de Syavaswa, Yayati, fils de Nahoucha le radjarchi, fils de Manou, Manou fils de Samvarana, Pradjâpati, fils de Vismamitra.
(Mètres : Anouchtoubh et Gâyatrî.)

1. Pour vous assurer la possession de ce breuvage enivrant, amis, frappez le chien qui allonge la langue[1].

2. Indou, tel qu’un coursier impétueux, se présente pour l’œuvre (sainte), et répand ses ondes pures.

3. Les prêtres tirent des mortiers le brûlant Soma, et l’honorent par une prière toute-puissante.

4. Que ces douces et enivrantes liqueurs coulent pour Indra du vase des lustrations ; que vos agréables libations s’élèvent vers les dieux.

5. « Indou coule pour Indra, » ont dit les Dévas ; le maître de la prière, le souverain du monde arrive avec force à nos sacrifices.

6. Soma vient ; il est entouré des Ondes, et s’échappe par mille torrents ; il donne l’essor aux chants ; il est le maître de la richesse, et chaque jour il se montre l’ami d’Indra.

7. Le pur Soma vient ; c’est pour nous Poûchan, c’est le riche Bhaga. Souverain de tous les êtres, il éclaire le ciel et la terre.

8. Les Vaches (de la louange) unissent leurs chants pour échauffer la (sainte) ivresse. L’onde purifiée de Soma s’ouvre (mille) voies.

9. Ô (Dieu) pur, apporte-nous ta forte et glorieuse liqueur, cette riche (liqueur) qui mérite nos hommages et soutient les cinq espèces d’êtres.

  1. Le commentaire dit que ce chien, c’est le Rackchasa qui veut prendre la libation. Je croirais plutôt que c’est le mortier retentissant, ou peut-être la Prière, qui, comme on le sait, sous le nom de Saramâ, est représentée avec la forme d’une chienne.