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R. A cauſe de l’injure atroce que l’on fait à Jeſus-Chriſt,
et de la profanation que fait de ſon divin Corps et de ſon
Sang précieux, celui qui le reçoit indignement.
D. En quoi conſiſte particulièrement cette atroce injure
et cette indigne profanation ?
R. 1. En ce que l’on fait entrer le Fils de Dieu dans un cœur
ſouillé du péché qu’il a en horreur. 2. En ce que faiſant
ſemblant de l’honorer, on lui préfere le démon ſon
ennemi. 3. En ce qu’on lui fait cette inſulte dans le
tems même que ce Dieu plein de bonté, ſe donnant à
nous, nous fait une faveur ineſtimable.
D. Faites-moi connoître encore plus, s’il eſt poſſible, combien ce crime eſt énorme ?
R. Un homme qui jetteroit le très-ſaint Sacrement dans la
boue, ne feroit pas une ſi grande injure à Jeſus-Chriſt ;
parce qu’un corps ſoüillé du péché eſt plus horrible à ſes
yeux, que la boüe la plus vile. Ce crime eſt ſemblable à
celui des Juifs, lorſqu’ils préfererent Barabbas à notre
Seigneur, et à celui de Judas, lorſqu’il le trahit par un
baiſer.
D. Qu’eſt-ce qui doit encore nous faire craindre cet horrible
péché ?
R. Ce font ſes ſuites qui ſont effroyables.
D. Quelle ſont elles ?
R. La plus ordinaire, c’eſt la réprobation et l’endurciſſement,
c’eſt-à-dire, que le cœur de celui qui a commis ce
crime devient ſouvent inſenſible aux mouvemens de la
grace, et il eſt rare qu’il faſſe pénitence.
D. Quelle preuve en avez-vous ?
R. C’eſt S. Paul qui nous le fait entendre, lorſqu’il dit que
ce malheureux boit et mange ſa propre condamnation.
D. En avez-vous quelque exemple ?
R. Oüi, et particulieremen celui de Judas qui fit la premiere
Communion indigne ; quoique Jeſus-Chriſt lui
parlàt avec douceur pour le convertir, ce malheureux fut
inſenfible à ſa voix, et peu après il alla ſe pendre de déſeſpoir.
D. Qui ſont ceux qui s’expoſent à faire des Communions
indignes ?