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la lutte pihilosophique.

nité, toutes ses espérances ; il traçait rapidement le tableau des progrès de la raison, retardés en vain par les tyrans et les prêtres, et donnait un aperçu des belles destinées que sa victoire promettait à l’homme, indéfiniment perfectible. [S’il y a bien de la candeur et de la chimère dans cet optimisme, l’ouvrage est une esquisse vigoureuse de l’histoire de la culture humaine ; le parti pris n’exclut pas l’intelligence. Condorcet est un grand esprit].

On aimerait à s’arrêter sur d’Holbach, Condillac, Turgot, Condorcet : nous sortons d’eux autant que de Voltaire, de Diderot, de Rousseau, de Buffon. Mais leur mérite littéraire est loin d’être toujours égal à la valeur de leurs idées. Il me faut laisser tous ces représentants de la philosophie du dernier siècle, pour regarder seulement les grands littérateurs, ainsi replacés dans leur milieu.

    éditeur des Pensées de Pascal (1776), auteur d’une Vie de Turgot (1786) et d’une Vie de Voltaire (1787), membre de l’Assemblée législative, puis de la Convention, fut proscrit comme girondin, et s’empoisonna en 1794. Il écrivit, pendant qu’il se tenait caché, l’Esquisse d’un tableau historique des progrès de l’esprit humain. — Éditions : Œuvres, 1847-19, 10 vol. in-8. N. le éd. du Tableau historique, 1900. — À consulter : Picavet, les Idéologues. 1891. Alengry, Condorcet, 1905. L. Cahen, Condorcet et la Révolution française, 1904.