Page:Lao-Tseu - Le livre de la voie et de la vertu - traduction Stanislas Julien, 1842.djvu/304

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n’estiment que l’emploi de la prudence pour bien gouverner, mais le Saint n’estime au contraire que le non-emploi de la prudence pour bien gouverner. C’est ce qui fait dire à Lao-tseu que la vertu céleste est profonde, immense et opposée aux créatures, c’est-à-dire qu’elle recherche le contraire de ce qui plaît aux créatures.


(7) A : L’expression hiouen-te 玄德 veut dire « vertu céleste. » Aliter H : L’expression hiouen-te 玄德 signifie une vertu tellement subtile, que les hommes ne peuvent la comprendre.


(8) Liu-kie-fou : Le mot youen (vulgo « éloigné ») veut dire pou-kho-liang 不可量, « incommensurable. »


(9) Liu-kie-fou : Ce que j’estime, c’est la vertu ; ce que les hommes estiment, c’est la prudence. La vertu et la prudence sont opposées l’une à l’autre ; la soumission (cet interprète conserve à chun sa signification usuelle) qu’on obtient en gouvernant par la prudence, est médiocre et bornée ; la soumission qu’on obtient par la vertu, est universelle.


(10) E : Toutes les fois que l’empire est en proie à de grands désordres, il faut en accuser l’amour de la prudence. Mais dès qu’un prince ne fait pas usage de la prudence, il parvient à procurer une paix générale.

Ibidem : Le mot chun (vulgo « obéir, obéissance, soumission) » a ici le sens de tchi , « l’état de ce qui est bien gouverné, la paix. »

Les mots jen-heou 然後, « ensuite, » signifient « après qu’on a acquis cette vertu. »