Page:Lao-Tseu - Le livre de la voie et de la vertu - traduction Stanislas Julien, 1842.djvu/103

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fol. 18 , lig. 4. D’après ce commentaire, kouei (vulgo noble), a ici le sens de « lourd, pénible, » et verbalement, « regarder comme lourd, pénible. » Pi-ching, ibid. pou-king 不輕, « ne pas regarder comme une chose légère le soin de gouverner l’empire. »


(6) Littér. « avoir regret » (sic Pi-ching : Basile, si ; 2922), c’est-à-dire ne point se soucier de gouverner l’empire.

E : L’homme parfait n’a besoin de nourriture que ce qui lui est nécessaire pour apaiser sa faim (il ne recherche point une abondance de mets exquis), il n’a besoin d’habits que pour couvrir son corps (il dédaigne le luxe des vêtements) ; le peu qu’il demande aux hommes pour sa nourriture lui suffit amplement. Les richesses de tout l’empire, les revenus de toutes les provinces sont sans utilité pour la vie, et ne sont bonnes au contraire qu’à attirer de grands malheurs. C’est pourquoi il regarde le gouvernement de l’empire comme un lourd fardeau. Thseu-so-i-tchong-weï-thien-hia 此所以重爲天下 « Si l’on confie l’empire à un tel homme, tous les peuples de l’empire seront comblés de ses bienfaits. » L’expression weï-thien-hia 爲天下 est expliquée dans A par « gouverner l’empire, être le maître de l’empire. »

Liu-kie-fou : S’il a obtenu de la gloire et des honneurs, et qu’il n’y fasse pas plus d’attention que s’ils lui étaient étrangers, alors on pourra véritablement lui confier l’empire.

Ibid. Notre corps est un embarras pour nous. Dès que nous nous en sommes dépouillés (c’est-à-dire, B : dès que nous ne nous occupons plus des choses qui flattent les sens et les passions), nous sommes exempts de tout embarras, et nous n’éprouvons plus aucune calamité. Lorsque Chun n’était encore qu’un homme du peuple, il devint l’ami (et le ministre) de l’empereur (Yao) ; et cependant il était aussi indifférent à cette gloire que s’il l’eût possédée depuis sa naissance. Il fut élevé ensuite au sublime rang d’empereur : on pouvait dire qu’il était comblé d’honneurs, et cependant il y faisait aussi peu d’attention que s’ils lui eussent été étrangers.