Page:Lao-Tseu - Le livre de la voie et de la vertu - traduction Stanislas Julien, 1842.djvu/105

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Vous voulez le toucher et vous ne l’atteignez pas : on le dit incorporel.

Ces trois qualités (2) ne peuvent être scrutées à l’aide de la parole. C’est pourquoi on les confond en une seule (3). Sa partie supérieure (4) n’est point éclairée ; sa partie inférieure n’est point obscure.

Il est éternel (5) et ne peut être nommé (6).

Il rentre dans le non-être.

On l’appelle une forme sans forme, une image sans image (7).

On l’appelle vague, indéterminé (8).

Si vous allez au-devant de lui, vous ne voyez point sa face ; si vous le suivez, vous ne voyez point son dos (9).

C’est en observant le Tao des temps anciens qu’on peut gouverner les existences d’aujourd’hui (10).

Si l’homme peut connaître l’origine des choses anciennes (11), on dit qu’il tient le fil du Tao (12).


NOTES.


(1) Ho-chang-kong : veut dire « sans couleur, incolore » 無色日夷; hi veut dire » sans son, sans voix » 無聲曰希 (c’est dans ce sens que j’ai employé le mot aphone) ; wei veut dire « sans corps, incorporel » 無形日微. Cette explication de Ho-chang-kong est confirmée par Te-thsing (H), B, C, Li-yong, etc.


(2) Littér. « non possunt interrogationibus penitus investigari. » Liu-kie-fou : En général, lorsqu’on ne peut trouver une chose qu’on chérche, quelquefois on la trouve en interrogeant (tchi-kie) les autres. Il n’en est pas de même de ces trois choses. On aurait beau