Page:Lao-Tseu - Le livre de la voie et de la vertu - traduction Stanislas Julien, 1842.djvu/171

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L’homme vertueux frappe un coup décisif et s’arrête (5).

Il n’ose subjuguer l’empire par la force des armes (6).

Il frappe un coup décisif et ne se vante point (7).

Il frappe un coup décisif et ne se glorifie point.

Il frappe un coup décisif et ne s’enorgueillit point.

Il frappe un coup décisif et ne combat que par nécessité.

Il frappe un coup décisif et ne veut point paraître fort (8).

Quand les êtres sont arrivés à la plénitude de leur force, ils vieillissent (9).

Cela s’appelle ne pas imiter le Tao. Celui qui n’imite pas le Tao ne tarde pas à périr (10).


NOTES.


(1) C : Le maître des hommes doit pratiquer le non-agir ; mais d’ordinaire ceux qui l’aident (ses ministres) se livrent à l’action.


(2) B : Les armes sont des instruments de malheur. On ne doit en faire usage que lorsqu’on ne peut s’en dispenser, par exemple, pour effrayer ceux qui oppriment ou immolent le peuple.


(3) E : Cette phrase a le même sens que celle-ci (conf. Mengtseu, liv. I, p. 38) : « Ce qui vient de vous, vous reviendra ; » c’est-à-dire les hommes vous rendront le bien ou le mal que vous leur aurez fait. (C’est-à-dire ici : Si vous avez vaincu les hommes, ils chercheront à vous vaincre à leur tour.) Si vous (B) aimez à tuer les hommes, les hommes à leur tour vous tueront.

E : La guerre est le plus grand malheur qui puisse arriver à l’empire. Celui qui détruit la vie des hommes, qui ruine les royaumes,