Page:Lao-Tseu - Le livre de la voie et de la vertu - traduction Stanislas Julien, 1842.djvu/187

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Tao, suffire complètement au travail qu’exige la production des êtres, et ne refuser à aucun d’eux l’assistance dont il a besoin ?

Lorsqu’un homme a acquis du mérite, il ne manque pas de s’y attacher (et de s’en faire gloire). Qui pourrait, comme le Tao, parvenir au comble du mérite et le regarder comme s’il lui était étranger ?

Si quelqu’un nourrit lui-même un enfant, il devient nécessairement son maître. Qui pourrait, comme le Tao, porter au suprême degré la vertu qui fait aimer et nourrir les êtres, et ne pas les regarder comme son bien particulier ? C’est par là que le Tao est grand.


(6) A : Le Tao voile sa vertu et cache son nom. Il est constamment inerte ; il semble extrêmement petit et délié. E : Le Tao est calme et sans désirs ; il existe et il paraît comme n’existant pas ; il est plein et il paraît vide. On peut presque l’appeler petit.


(7) E : Quand tous les êtres se sont soumis au Tao, à la fin il se détache d’eux comme s’ils lui étaient étrangers. On peut l’appeler grand.


(8) E : Le cœur du saint homme ressemble au Tao. Quoique sa vertu soit extrêmement grande, jamais il ne se regarde comme grand. C’est par là qu’il est grand.