Page:Lao-Tseu - Le livre de la voie et de la vertu - traduction Stanislas Julien, 1842.djvu/261

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ne sauraient le voir, et, à plus forte raison, ils ne pourraient le blesser. Les hommes arrivent à avoir un corps (c’est-à-dire à sentir qu’ils ont un corps) parce qu’ils ont un cœur. Ayant un cœur, ils ont ensuite des ennemis qui accourent en foule pour les blesser. Dès qu’un homme n’a plus de cœur (s’est dépouillé de son cœur), aucun être ne peut lui résister en ennemi, et, à plus forte raison, lui faire du mal. Pourquoi l’enfant est-il arrivé à ce point (à ne rien redouter) ? C’est uniquement parce qu’il n’a point de cœur (c’est-à-dire parce qu’il n’a point le sentiment de son existence).


(2) G : Par exemple, des scorpions.


(3) G : Par exemple, des tigres et des léopards.


(4) G : Par exemple, des aigles et des faucons.


(5) Sou-tseu-yeou : Si pueri recens nati virilia () absque cupiditate surgunt (), id e seminis redundantia, non cordis ardore oriri patet.


(6) Sou-tseu-yeou : Quand le cœur est ému, la force vitale est lésée. Quand la force vitale est lésée, si l’on crie, la voix devient rauque. Comme un nouveau-né crie tout le jour sans que sa voix s’altère, on reconnaît que son cœur n’éprouve aucune émotion, et que sa force vitale est dans une parfaite harmonie, c’est-à-dire est calme et reposée. Celui qui possède cette harmonie ne se laisse pas troubler (littéral. « blesser » ) intérieurement par les objets extérieurs.


(7) E : Celui qui connaît (cette) harmonie peut subsister constamment 可以長久. C’est pourquoi on l’appelle tch’ang , « non sujet au changement, immuable. »

Cette même idée se trouve dans le chap. xvi (texte chinois, mots 35-42). Dans le monde, dit E, chap. xvi, il n’y a que les principes de la vie spirituelle qui soient constants. Toutes les autres choses