Page:Lao-Tseu - Le livre de la voie et de la vertu - traduction Stanislas Julien, 1842.djvu/280

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sa vertu. De leur côté, les démons ne font point de mal aux hommes ; cela prouve aussi l’excellence de leur vertu.

Tout l’empire en attribue le mérite au Saint ; mais celui-ci ne voit aucun mérite dans ses œuvres, et il rapporte ce mérite aux démons. Ainsi ils confondent ensemble leur vertu.


(2) Toutes les éditions portent chin « esprits » au lieu de koueï « démons » (nos 23 et 29 du texte chinois). J’ai cru devoir adopter la leçon koueï , afin de rétablir le parallélisme qui semble devoir exister entre ces deux phrases et celles qui précèdent.

E explique le mot koueï « démons, » par koueï-chin 鬼神 « esprits » en général. Cependant les malheurs qu’il cite plus bas, tels que fléaux, morts prématurées, pestes, etc. montrent qu’il faut prendre le mot koueï en mauvaise part et le rendre par « démons. »


(3) Le mot chin (nos 16 et 21) signifie « être doué d’une puissance surnaturelle. »


(4) E : Les esprits (sic) et le Saint ne font point de mal aux hommes.


(5) C’est le sens de C : 聖人與鬼合其德 « Sanctus vir et dæmones conjungunt ipsorum virtutem. » Il y a une grande différence entre cette glose, qu’appuient plusieurs commentateurs, et celle-ci de E : « Itaque Viæ et Virtutis merita simul congregantur in præsenti sæculo. »