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CHAPITRE VII.
de la figure des atmosphères des corps célestes..

47. Un fluide rare, transparent, élastique et compressible, soutenu par un corps qu’il environne et sur lequel il pèse, est ce que je nomme son atmosphère. Nous concevons autour de chaque corps céleste une pareille atmosphère, dont l’existence, vraisemblable pour tous, est, relativement au Soleil, à la Terre et à plusieurs planètes, indiquée par les observations. À mesure que le fluide atmosphérique s’élève au-dessus du corps, il devient de plus en plus rare, en vertu de son ressort qui le dilate d’autant plus qu’il est moins comprimé ; mais, si les parties de sa surface étaient élastiques, il s’étendrait sans cesse, et finirait par se dissiper dans l’espace ; il est donc nécessaire que le ressort du fluide atmosphérique diminue dans un plus grand rapport que le poids qui le comprime, et qu’il existe un état de rareté dans lequel ce fluide soit sans ressort. C’est dans cet état qu’il doit être à la surface de l’atmosphère.

Toutes les couches atmosphériques doivent prendre à la longue un même mouvement de rotation, commun au corps qu’elles environnent ; car le frottement de ces couches les unes contre les autres et contre la surface du corps doit accélérer les mouvements les plus lents et retarder les plus rapides, jusqu’à ce qu’il y ait entre eux une parfaite égalité.

À la surface de l’atmosphère, le fluide n’est retenu que par sa pesanteur, et la figure de cette surface est telle que la résultante de la force centrifuge et de la force attractive du corps lui est perpendiculaire ;