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LIVRE XIV.
du mouvement des corps célestes autour de leur centre de gravité.
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CHAPITRE PREMIER.
DE LA PRÉCESSION DES ÉQUINOXES.

Notice historique des travaux des astronomes et des géomètres sur cet objet.

1. La plus ancienne observation de la position sidérale des solstices ou des équinoxes remonte au commencement du xiie siècle avant notre ère. Tcheou-Kong, qui gouvernait alors la Chine pendant la minorité de son neveu, fixa la position du solstice d’hiver à degrés chinois de nu constellation chinoise qui commençait par du Verseau. Cette détermination, que l’on peut rapporter à l’an 1100 avant notre ère, ne diffère pas de minutes centésimales du résultat des formules du Livre VI, différence qui paraîtra bien petite si l’on considère l’imperfection des moyens dont on pouvait alors faire usage pour obtenir un élément aussi délicat. La même tradition qui nous a transmis ce précieux résultat nous a pareillement transmis l’observation des ombres du gnomon aux solstices d’hiver et d’été, faite par le même prince. L’accord de l’obliquité de l’écliptique qu’elle donne pour cette époque avec les formules du Livre VI ne permet pas de révoquer en doute cette observation, regardée comme incontestable par le missionnaire Gaubil, l’homme le plus versé dans l’Astronomie chinoise, qu’il