Page:Laporte - Émile Zola, 1894.djvu/109

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homme. L’hérédité a ses lois comme la pesanteur. »

Ce fil me paraît bien léger et trop tendu pour l’emploi qu’il en veut faire ; il ne sera jamais assez solide pour soutenir à de si nombreuses branches tant de personnages si remuants et si névrosés. Si cette étude me laissait le loisir de tous ses développements, il m’arriverait, en suivant ce fil dans toutes ses fantaisies et ses cascades, de le trouver souvent brisé et de constater que, dans ce tohu-bohu de légitimes et de bâtards, de mâles et de femelles, de beaux-pères et de belles-filles, de beaux-frères et d’oncles, de neveux et d’aïeules, plus d’un ne tient plus aux branches de l’arbre des Rougon-Macquart que par le fond du pantalon, et plus d’une que par une bride de son bonnet ou un reste douteux de sa chemise. La Comédie humaine de Balzac le hantait, le cauchemardait, lui étranglait son naturalisme, il lui fallait, coûte que coûte, le clou de son œuvre ; il ne pouvait rester au-dessous de Balzac… Mais que faire ? que trouver ? qu’inventer ? Il médita longtemps, chercha davantage, et au moment où, désespérant d’illustrer son évolution littéraire d’un avatar homérique, il allait… se pendre, il fit de sa corde : le fil mathématique de l’hérédité, et de l’arbre où il se disposait à l’accrocher : l’arbre généalogique de cette famille naturaliste qui commence, en 1768, par Adélaïde Fouqué, dite