Page:Laporte - Émile Zola, 1894.djvu/111

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La formation de cette moyenne, nécessaire en principe, en subissant d’autres lois dans ses effets, ou leur cède ou tout au moins s’affirme d’une façon différente. L’hérédité a donc un correctif essentiel, la variabilité qui est la dominante, parce qu’elle est plus forte même que l’hérédité. Bien que celle-ci représente la perpétuité dans l’identique, l’autre nous fait comprendre la perpétuité dans l’adaptation, c’est-à-dire qu’elle seule s’accorde avec la loi primordiale de la vie, qui est le mouvement : le mouvement, ce circulus qui transforme perpétuellement l’être humain et le promène de la vie à la mort.

La moyenne de l’hérédité consiste dans l’adaptation de l’homme à son nouveau milieu et par conséquent dans la variabilité de l’espèce, variabilité qui modifie tellement l’espèce et la déforme si entièrement, qu’elle transforme son physique et son intelligence. Hérédité, mais diversité par la variabilité, donc rien de mathématique dans le fil conducteur de l’hérédité. La chaîne des êtres a plus d’un anneau brisé, et si la doctrine de l’évolution a de grandes probabilités pour elle et repose sur de nombreuses analogies scientifiques, on ne peut conclure à sa certitude. Le produit ressemble au producteur, sans être toujours identique avec lui ; le produit n’est pas une émanation directe d’un être unique, il vient d’un œuf qui participe