Page:Laporte - Émile Zola, 1894.djvu/120

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à l’Académie !… Elles y entreront, ces saletés, n’en doutez pas ; cette descente éhontée, canaille de truands ivres et de ribaudes en rut, ne peut refuser aux admirateurs de Zola le spectacle de leurs orgies sous la coupole de l’Institut. Balzac, le géant réaliste, qui a peint tous les vices, avec la science profonde du physiologue et la réserve littéraire d’un moraliste soucieux de la dignité humaine, avait droit à cette revanche ; il ne fut rien, ni décoré, ni académicien.

Ici, pour appuyer ma thèse par des exemples, je devrais citer des extraits des romans de Zola, et, en cela, il y aurait plutôt embarras du choix qu’insuflisance de modèles pornographiques ; un tiers au moins de chacun de ses livres est consacré à des scènes érotomanes. On peut affirmer qu’il n’existe pas un vice, une passion, une monstruosité sensuelle dont il n’ait donné l’anatomie et l’analyse avec un raffinement de détails voluptueux et une pimentation de mots orduriers et salés qui ne soient de nature à éveiller la curiosité la plus naïve et à satisfaire les goûts des plus blasés. Qu’on publie sous le titre… adouci de Polissonniana toutes les c… de Zola, je défie qu’on puisse trouver, en aucune langue, un ouvrage plus obscène que celui-là. Mais que voulez-vous ? les actes des naturalistes sont des actes inconscients, qui ne sont ni beaux ni laids, ni moraux ni immoraux, ce sont des actes naturels. Ils peignent le réel tel qu’il