Page:Laporte - Émile Zola, 1894.djvu/130

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tenant rigoureusement un feu de coke sans flamme, terne et gris, mais sans fumée, d’un style verbeux comme ses deux maîtres, mais plus clair parce qu’il est plus plat, n’ayant ni l’emphase d’Hugo, ni la préciosité de Balzac, quoiqu’il en ait le descriptif et surtout l’adjectif, mais ayant moins qu’eux encore le sens moral. Il voit encore plus bas. Quand il socialise, car ils y arrivent tous, même M. de Bismarck, son naturel revient au galop. Ainsi, dans Germinal, il salit comme à plaisir son héros qui, au moment de l’action, oublie sa cause pour sa « rousse », se souillant gratuitement, sans aucune logique, car son amour n’est que secondaire et n’est plus qu’un rut animal et anormal, hors de saison et de raison, survenant là pour le besoin, j’allais dire du scandale…, pardon ! du succès, un tribut à l’érotisme et aux clients, indigne de l’auteur et de son talent. Il n’y a qu’un mendiant de profession qui se fasse des plaies pour gagner l’attention et les sous.

» Je ne dis rien de trop, ni même assez peut-être, vu le danger de l’œuvre. Je vois là, honte et ironie. Plus le talent est grand, plus il est coupable. La responsabilité égale la capacité. Et je n’hésite pas à dire, avec un autre peu suspect de pruderie, avec Vallès, que l’auteur de l’Assommoir a calomnié l’ouvrier. J’ajoute qu’il a calomnié le paysan et un peu le bourgeois…, toute la France. Et la preuve, c’est que le peuple