Page:Laporte - Émile Zola, 1894.djvu/134

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

but qui est le perfectionnement. Le romancier naturaliste ayant la prétention, comme le dit Zola, d’être un expérimentateur moral qui travaille sur le document humain, en le faisant évolutionner dans des milieux choisis et appréciés d’après son tempérament, il est indispensable, pour juger ce système scientifique, puisque système il y a, d’établir certaines règles générales adoptées et suivies jusqu’à ce jour.

« Celui qui n’a égard, en écrivant, qu’au goût de son siècle, songe plus à sa personne qu’à ses écrits : il faut toujours tendre à la perfection, et alors cette justice, qui nous est quelquefois refusée par nos contemporains, la postérité sait nous la rendre. » (La Bruyère, p. 32.) — « Ce n’est point assez que les mœurs… du roman ne soient point mauvaises, il faut encore qu’elles soient décentes et instructives ; il peut y avoir un ridicule si bas et si grossier, ou même si fade et indifférent, qu’il n’est ni permis à l’auteur d’y faire attention, ni possible aux lecteurs de s’en divertir. Le paysan ou l’ivrogne fournit quelques scènes à un farceur, il n’entre qu’à peine dans le vrai comique ; comment en faire le fond ou l’action principale ? Ces caractères, dit-on, sont naturels : ainsi par cette règle on occupera bientôt tout… le livre, d’un laquais qui siffle, d’un malade dans sa garde-robe, d’un homme ivre qui dort ou qui vomit ; y a-t-il rien de plus na-