Page:Laporte - Émile Zola, 1894.djvu/141

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crois pas, les phénomènes vitaux, comme ceux du cœur, de la rate, etc., il a raison, tous les médecins les déterminent ; mais s’il veut parler des phénomènes moraux, ah ! non, on n’escamote pas ainsi le matériel, l’organique, seul culte du naturalisme, pour sauter à pieds joints dans l’immatériel, l’inorganisme. Du cerveau à la pensée, c’est-à-dire au moteur intellectuel, il n’y a qu’une légère toile, mais qui la soulèvera ? Ce ne peut être le naturaliste qui, ne croyant qu’à la matière, ne doit pas admettre l’immatériel, l’inconnu, l’abstrait, qui échappe à toute loi physico-organique. Le déterminisme est une loi, je l’explique ici pour qu’on soit fixé sur ce mot, plus souvent employé que compris, en vertu de laquelle tout phénomène est une conséquence nécessaire d’un ensemble de conditions données. Rien n’est spontané, tout est un effet, et un effet nécessaire. Le déterminisme est donc la négation de la liberté. Il n’y a pas de choix, il y a effet nécessaire. Le déterminisme est né de l’étude des lois naturelles et il a trouvé son point d’appui le plus solide dans les progrès actuels des sciences physiques, proprement dites. Du domaine des sciences physiques, la croyance au déterminisme s’est progressivement étendue au domaine des sciences biologiques. La physiologie expérimentale, évoluant de ses découvertes physiques et chimiques, a pu déterminer