Page:Laporte - Émile Zola, 1894.djvu/159

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mie, réglemente sévèrement la provocation de la prostitution, mais elle tolère, ou plutôt elle encourage, par son indifférence, la contagion plus infectieuse et plus étendue du livre naturaliste. Que dirait Zola de son œuvre, si son intérêt lui permettait de penser… naturellement ? « M. E. Zola — dit le P. Cornut, dans les Malfaiteurs littéraires, p. 84 — est l’énorme et lourd scarabée qui s’abat, se traîne et s’enfouit gravement et grassement dans l’ordure. Il se délecte dans toutes les puanteurs physiques et morales. »

« Le naturalisme n’a pas même l’intérêt d’être une polissonnerie, dit Zola, dans Une Campagne, p. 132 ; hélas ! il n’agite que des questions de philosophie et de science, » Quel jésuite que cet hélas ! et combien naturaliste est le regret hypocrite qu’il semble manifester de ne pas être une polissonnerie ! Polisson, vous ! non, en effet, car, dans ce genre littéraire, le vice est encore de bonne compagnie, il a un certain savoir-vivre, et si, troublant la pudeur, il ne sait plus rougir lui-même, il ne fait pas rougir de honte la vertu. La polissonnerie est à votre procédé littéraire, vous le savez bien, ce qu’est, en médecine, la petite vérole par rapport à l’autre. Vous traitez, dites-vous, des questions de science et de philosophie, de littérature, j’ajouterai, lesquelles ? la quantité inexplicable de vos éditions, le nombre par conséquent considérable de vos lecteurs, est une preuve mathé-