Page:Laporte - Émile Zola, 1894.djvu/231

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Le divin marquis (de Sade) — Un peu fade, un peu mièvre.

Le calife Omar. — En quelle langue écrit ce monsieur ?

La Bruyère. — On dit que c’est en français.

Noël et Chapsal. — Oh ! en français !

Voltaire. — On dit tant de choses !

Beaumarchais. — La calomnie ! la calomnie !

H. Monnier. — Très original, votre Pot-Bouille, très original, malgré les réminiscences.

Regnard. — C’est comme votre Rabourdin universel.

Rachel à Racine. — Et Renée. N’est-il pas vrai, mon doux poète ?

Racine, embarrassé. — Ce n’est pas tout à fait la même chose.

André Gill. — Et j’apprends, maître, que vous vous destinez à l’Académie, vous l’aquafortiste de l’Assommoir ! Émile, tu nous lâches !

Lamartine, indigné.Le Rêve ! Monsieur, votre rêve, quel cauchemar !

Reinach, attendri. — Que j’aurais de Joie à vivre si j’avais votre Argent ! Mais on m’a tout pris, tout, jusqu’aux viscères !

Lamennais, sévère. — On brise avec le pape, monsieur ; on renverse le roi, monsieur ; on fait des fautes, mais on ne commet pas la Faute de l’abbé Mouret ! On est indifférent, mais on n’est pas naturaliste !

La Fontaine demande rêveur à Florian : — La Bête humaine ! Qu’est-ce ? J’en ai fait parler beaucoup, mais je n’ai jamais connu celle-là. Pourrait-on en tirer quelque parti ?

Florian, montrant Émile. — La voilà ; oh ! non, aucun, illustre maître, elle déshonorerait toutes les autres.