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nier qui est le résumé de toute la série, la synthèse de l’œuvre entière, une sorte de conclusion générale, vous verriez que notre historiographe, M. Émile Zola, réduit scientifiquement l’homme au réel, c’est-à-dire à l’état de nature. Sa machine est organisée pour l’amour, pour le bonheur, pour le plaisir, il a le droit d’aimer, d’être heureux et de jouir. « En dehors de l’anéantissement, il n’y a pas de bonheur durable, et la science, à moins qu’elle ne fasse faillite, doit, par l’unique bienfait possible des vérités lentement acquises, augmentées toujours, donner à l’homme un pouvoir incalculable, et la sérénité, sinon le bonheur ; tout se résume dans la foi ardente en la vie. Il faut marcher avec la vie qui marche toujours… Il faut avoir l’esprit ferme, la modestie de se dire que la seule récompense de la vie est de l’avoir vécue bravement en accomplissant la tâche qu’elle impose. Mais le mal n’est plus qu’un accident encore inexpliqué » (Docteur Pascal, p. 338). Ce qui veut dire, en simple prose dépouillée de tout artifice scientifique, vous êtes une machine à passions, à vices, qui doit finir vite et absolument ; mettez en fonctions ces vices et ces passions, c’est le but de la vie, en supprimant même ce qui les gêne. Je suis naturaliste et j’ai agi en naturaliste, logiquement je ne pouvais pas être sans l’être.

Le Président. — Vous pouviez vous épar-