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NOS MORTS NOUS AIDENT.

J’assisterai d’en haut à vos moindres soucis,
Au nom de votre père ils seront adoucis ;
Et, grâce à vous, le Dieu qu’on prie et qui pardonne,
Chers petits, me rendra plus que je ne vous donne.

Ayez dans votre cœur, ayez vos morts présents ;
Les pleurs qu’on donne aux morts sont des pleurs bienfaisants
Gardez-moi bien, amis, ma place tout entière,
Et ma si douce part d’amour et de prière,
Et cet autel secret chaque soir rallumé…
Ainsi que je les garde à l’aïeul tant aimé.
Heureux qui vit dans l’ombre, à ses tombeaux fidèle,
Et trouvant chez ses morts son guide et son modèle ;
Une chaîne d’aïeux, c’est une chaîne d’or
Qui s’enlace à nos flancs et nous dirige encor,
Et par qui, sans broncher, soutenus à la taille,
Nous marchons droits et forts à travers la bataille ;
Par qui l’on prend au ciel un invincible appui,
Par qui Dieu nous soulève et nous attire en lui.


Décembre 1873.